x-Ael-x

De l'autre coté de la porte

Mercredi 5 juin 2013 à 13:37

 Je n'écris pas beaucoup en ce moment...

Tout simplement parce que je ne sais pas quoi dire.


Je ne suis pas malheureuse, pas heureuse, rien, disons que je vis la vie parce que je dois la vivre, tout simplement.

Je me suis pesée hier chez ma mère, pour le contrôle hebdomadaire, et j'ai encore perdu 800 grammes.


Bien sûr, elle s'interroge, se demande comment c'est possible pour moi de maigrir alors que "je re-mange et ne vomis plus".

Je n'y arrive tout simplement pas, c'est au delà de mes forces.

Je n'arrive pas à me résoudre à grossir, j'en ai la hantise, c'est plus fort que moi.


En dehors de ça, les jours passent et se ressemblent. Bizarrement, je me suis trouvé une nouvelle passion : j'adore faire des gâteaux.

Je sais, ça peut paraître étrange, sachant que je les mange pas... Mais j'adore les faire.

Et le visage des gens qui ils goûtent. J'adore ça. Alors ça m'occupe.


Hier, je me suis coloré la totalité des cheveux en rose. Maintenant, quand je marche dans la rue et qu'on me regarde, je m'en fous.
Parce que maintenant, y'a une "raison" à ce regard.

Avant, je savais pas pourquoi les gens louchaient sur moi. Parce que je ressemblais à un zombie ?

Toujours est-il que maintenant, on me regarde, et je sais pourquoi, et ça me fait sourire.

C'est peut-être ça, le début du bonheur.


Assumer d'être différent.


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J'aimerais que la maladie se soigne aussi facilement que l'acceptation du regard des gens : J'aimerais qu'avec mes cheveux roses, je puisse à nouveau manger avec plaisir, avec appétit, sans honte et sans culpabilité.
Et surtout, j'aimerais pouvoir tout garder.

Simplement, c'est pas aussi simple. C'est dur. Et parfois, souvent, j'en viens à me dire que j'en ai marre, que j'ai plus envie d'essayer de lutter, que c'est trop usant, fatiguant pour moi. Et puis, y'a les jours où je vais essayer, tout simplement parce que je n'ai rien d'autre à faire.


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Voici ma nouvelle passion. Les Cupcakes... ça vous dit ?

Oui je passe du coq à l'âne.

Mais je vous l'ai dis, en ce moment... C'est un "je ne sais pas trop quoi".


Mercredi 29 mai 2013 à 22:02

Bah faut pas que je m'étonne hein...

Quand on est directeur et qu'on apprend que son employée est qualifiée "Anorexique mentale" par un médecin, y'a de quoi flipper...

Donc c'est tout naturellement qu'aujourd'hui on m'a annoncée qu'on me "donnait du temps pour guérir".


En gros, je devais reprendre le travail lundi, mais finalement, on va attendre un peu...


Bien sûr, je suis tombée des nues. Alors oui je peux comprendre sa réaction, comme il me l'a lui-même expliqué :

-"C'est une maladie qui a besoin d'une guérison un peu plus longue que 15 jours. Je ne veux pas vous mettre en danger en vous reprenant parmi nous, tout comme je ne veux pas que vous reveniez 2 jours pour ensuite, vous sentir de nouveau trop faible et repartir en arrêt. Car ça ne vous aidera pas plus que nous ça ne nous arrangera."


Je me suis sentie... Impuissante.

J'ai voulu jouer la carte de l'honnêteté, et voilà, finalement, on ne peut pas dire que ça me réussit. Car même si je comprends, je me sens mise de côté, exclue pour quelque chose que je ne contrôle pas vraiment.


Et moi dans tout ça, je fais quoi ?

Il m'a promit de me reprendre une fois que j'irai mieux. Une fois qu'il me verra sourire et lui affirmer que "je vais bien mieux" avec plus de conviction que ce qu'il a vu aujourd'hui.


Mais est-ce que c'est la vérité ?


Je me sens... Je sais pas. Blasée. Ecartée. Mais en même temps, j'avoue que je me sens un petit peu... Soulagée.

Car je n'aurais pas à faire semblant d'aller bien.

Pas à sourire alors que je ne m'en sens pas encore la force.

Pas à souhaiter une bonne journée à 340 personnes que je ne connais pas et dont je me fous.



Mais quand même....




Je voulais vraiment retravailler...


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Jeudi 23 mai 2013 à 13:54

Cet article parce qu'un commentaire récent m'a..blessée, on va dire.

"Ton cas n'est pas très grave."

Je trouve ça vraiment honteux de dire ça à quelqu'un de malade. Peu importe la situation....

Je sais que je suis pas dans une anorexie grave comme on peut le voir à la télé, je pèse encore un peu plus de 40kg, alors c'est vrai que lorsqu'on voit ma taille, 1m50, on peut considérer ça comme bénin.


Sauf qu'il y a beaucoup de choses à prendre en compte.


Les TCA, peu importe le poids que l'on fait, quand ils sont là, les dégâts se font sentir. Je n'exagère pas quand je dis que mes cheveux sont malades, que mes dents se déchaussent, que je sens mes os craquer.

Je n'exagère pas quand je dis que je suis épuisée, que je me sens vide, que je n'ai plus d'énergie.

Faut aussi se remettre en contexte le fait que je pesais 95kg, soit que j'ai perdu un peu plus du double de mon poids d'origine... Et que mon corps en a subi des conséquences importantes.


Bref, je vais pas faire un article très long, j'ai un peu l'impression de "justifier" le fait que je sois malade.


Je voulais simplement dire que le poids, peu importe qu'il soit faible ou élevé. Peu importe que ce soit de la boulimie, ou de l'anorexie.

Si on a des TCA, on subit forcément des conséquences plus ou moins graves, et on est plus ou moins dans la merde.


Et quand je dis que ma situation, c'est de la merde, je n'exagère pas.


Après, je serai heureuse d'échanger ma situation avec celle de quelqu'un d'autre, vraiment. 

Mardi 21 mai 2013 à 22:15

 Aujourd'hui c'était mon deuxième jour de boulot après mon arrêt et mes vacances.

Et bien évidemment, j'ai craqué.

J'étais à bout de forces, pâle, épuisée, tout le monde l'a remarqué. Et surtout, j'ai fondu en larmes.

Mon directeur, qui a été super compréhensif, m'a laissée rentrer chez moi quand je lui ai expliqué ma maladie.


Du coup, appel passé à ma mère pour qu'elle vienne me chercher, et passage chez un médecin. Un différent, un qui veut bien me suivre mais si j'accepte de faire ce qu'il dit.



Résultat.... :

Je suis clairement dans la maigreur. Le nom de ma pathologie est "Anorexie mentale". Le médecin m'a donné une dernière chance : J'ai un mois. Si pendant ce mois-ci, je parviens à prendre un peu de poids, on oublie l'hospitalisation.

Si je ne grossis pas, et pire, si je maigris encore... Clinique. Avec règles strictes : Un seul appel autorisé par semaine (donc pas de téléphone portable ni d'internet), sorties autorisées le weekend UNIQUEMENT si je grossis (même 100g). Si mon poids reste tel quel ou pire, si j'en perds, je peux oublier tout ça.


En attendant, somnifères, antidépresseurs, et tout le blabla. Et je suis encore arrêtée jusqu'à la fin du mois.


Clairement, ma situation ne risque pas de s'améliorer si je ne me nourris pas.

Je ne mange pas assez donc = je suis faible donc = je suis pâle donc = je suis en hypothermie (j'ai toujours froid)....

Et ceci entraîne les carences, les anémies, mes tremblements, des risques de crise cardiaque....



Et dire que sur cette putain de terre, il existe des Pro-Ana. Pauvres connes.


Je donnerais tout pour redevenir "normale".


Mais...

Je ne sais pas si j'en suis capable.


Cette maladie me ronge...





Et on dirait bien que c'est ma dernière chance.




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Mes tatouages sur les poignets. Il serait peut-être temps d'appliquer tout ça. Le pardon et l'oubli...

Dimanche 19 mai 2013 à 21:12

 Ce soir je craque, ce soir je n'en peux plus, je suis usée, à bout, plus rien ne va.

J'ai mangé, mangé comme une grosse vache, comme une ogresse, sans même avoir du plaisir, juste pour bouffer, encore et encore.

Mais c'est pas grave, me dit la petite voix, tu peux aller te faire vomir...


HE BAH NON ! Parce que des fois, mon corps est contre ma tête, il a refusé de laisser ressortir quoi que ce soit, si bien que même en usant multiples ruses pour essayer de rendre toutes ces dégueulasseries, j'ai dû tout garder.

Je me suis retrouvée, immonde, pleine de bave, de morve et de larmes, au dessus de ma cuvette.

En train de prier.

"Mon Dieu pitié! Je ne veux pas garder ça je vous en supplie je ferais tout ce que vous voulez mais ne me faites pas garder tout ça !"

Alors, faut savoir que je suis athée. Mais dans des moments comme celui-ci, c'est tout ce que je parviens à dire.


Je suis usée. J'ai mal à la gorge d'avoir tant essayé, j'ai mal aux reins, au dos, je suis épuisée, à bout.


Et surtout, je me sens pleine, j'ai mal au ventre, je ne me sens pas bien, et je sais que je n'ai pas le choix, je vais devoir faire avec.


Cette putain de maladie me fout les boules, je n'en peux plus, je me demande comment je vais faire demain avec la reprise du travail, comment avoir l'air joyeux alors que j'ai envie de mourir ?


Parce que oui, ce soir, à quatre pattes devant ma cuvette, j'ai eu envie de mourir.


Et je pleure, et je pleure, des litres de larmes, en espérant que je ne prendrais pas 1kg à cause de ça, en espérant que demain tout ira mieux, en espérant que demain sera loin, j'ai envie de repos, j'ai envie qu'on me laisse...

Mais en même temps j'ai tellement besoin d'aide.


Parce que j'en ai marre de pleurer devant mes toilettes.


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