Mercredi 31 juillet 2013 à 8:45
J'attendais cette hospitalisation avec impatience, j'imaginais tant guérir, rapidement, efficacement !
Mais depuis que je suis ici, je me sens mal, seule, isolée.
Je n'ai pas pris mon petit déjeuner ce matin (alors que d'habitude, c'est le seul repas que je prends avec "joie") tout simplement parce qu'il y avait trop de monde, que je ne comprends pas comment fonctionne le "restaurant" et que je me sens pas à ma place.
Je n'ai pas de planning défini, j'attends juste 9h d'aller voir ma psy (enfin, de faire la queue pour voir ma psy) qui me dira ce qu'il en est niveau traitement, et j'espère qu'elle fera quelque chose quant à ma peur de manger devant tout le monde, sinon j'ai bien peur que cette hospitalisation me fasse chuter plutôt qu'elle ne m'aidera.
J'ai pas pu dormir de la nuit, nouvel endroit, sans doute, et de plus toutes les heures les infirmiers de l'équipe de nuit ouvrent les portes pour s'assurer que les patients sont bien dans leur lit... Je vous dis pas, quand j'étais sur le POINT DE DORMIR ENFIN, et bien j'étais réveillée par ça.
Bref..
J'espère que la journée se passera mieux. :(
Car je commence à douter du fonctionnement de cet hospi...
Mardi 30 juillet 2013 à 18:36
Pouah... Comme je me sens mal.
Je suis arrivée depuis 14h15, admise depuis 16h environ, et je me sens... Perdue, seule, isolée.
J'ai vraiment la trouille. J'ai rendez vous avec le psy qui me suivra demain, et on décidera de mon traitement en même temps. Pour l'instant on m'a juste prescrit un anxiolytique pour que je puisse dormir.
Super.
Seulement depuis que je suis arrivée, je n'ai pas bougé de ma chambre, sauf le temps d'aller à l'accueil pour demander mon badge (avec lequel je peux ouvrir ma chambre) et un accès Wi-Fi (facturé gracieusement 10€ pour 7 jours).
J'ose pas mettre le nez dehors.
Trop de gens, trop bizarres, j'ai l'impression d'être reluquée, analysée, genre "tiens, elle, on sait pourquoi elle est là !" ...
Je fais petite fille dans un monde d'adultes, je fais perdue, paumée, encore pire que tout. Et j'me sens lamentable.
Ce soir, le psychiatre qui m'a entrevue aujourd'hui pour mon admission m'a dit de "faire de mon mieux au repas" puisque je n'ai pas encore de routine décidée. J'ai même pas envie d'aller dans ce fichu restaurant pour manger.
Avec qui ? Où ? Quoi ? Surtout que je ne veux pas manger quelque chose qu'on me forcera à garder...
Et il est 18h34 au moment où je tape cet article, et je sens que la "sirène qui annonce l'heure du repas" va bientôt sonner mais je n'ai vraiment pas envie d'y aller...
Suis-je obligée ?
Et j'vais m'asseoir où ? hein ? Et surtout, va-t-on me forcer à manger ?
J'ai peur et le pire, c'est que j'ai même pas envie de connaître les réponses....
Article rédigé avec les larmes sur les joues, la solitude, l'issue que j'espérais recule de plus en plus... Je n'en peux plus.
Lundi 29 juillet 2013 à 21:34
Bon, c'était prévisible. J'étais pressée d'être à demain, et aujourd'hui, la veille donc, je stresse à mort, j'ai envie d'hurler, je veux du temps, je ne suis pas prête.
Je ne sais pas si je vais réussir à dormir, j'arrête pas de penser à demain, comment ça va se passer, qu'est-ce que je vais faire là-bas, de quoi mon temps va être fait, est-ce que j'ai pris assez d'affaires, est-ce que ceci, est-ce que cela..
Résultat, aujourd'hui, j'ai fais 3 crises ! Putain de peur à la con ! Putain de maladie de merde !
Je suis désolée, je parle mal, mais je suis énervée.
Je sais que dès demain, je n'aurais plus LE CONTROLE de mon alimentation, mes rituels, tout ça envolés, c'est plus moi qui décide, c'est plus moi la reine...
Et j'ai l'impression de perdre tout ce que j'ai... C'est à dire presque rien...
Comment je vais faire ? Je ne supporterai pas de grossir, je ne veux pas être grosse ! Je ne veux plus redevenir ce monstre si souvent critiqué, hué...
J'ai vraiment peur, et je sais que je vais passer une mauvaise nuit.
.. Mais quand je regarde certaines photos de moi, de mon corps, je sais qu'au fond, j'ai fais le bon choix et que de toute façon, j'aurais fini par aller en clinique.
Parce que quand je vois cette photo de mon corps... (oui, vous pouvez vomir, c'est horrible, je sais) Je me dis qu'il faut vraiment que je me fasse soigner.
Je sais. C'est dégueulasse. Ma peau est horrible. Mes os sont horribles. Je suis horrible.
JE LE SAIS, JE LE SAIS PUTAIN !
Mais pourquoi... Pourquoi j'me trouve encore grosse? Pourquoi cette voix? Pourquoi est-ce que c'est toujours aussi... INSATISFAISANT ?
Je n'en peux plus.
Je n'en peux plus et j'ai peur....
Une sale nuit m'attend..
Dimanche 28 juillet 2013 à 10:41
Bon, c'est fait, la clinique m'a contactée, mon admission se fait mardi à 14h15.
Et on m'a bien précisé de prendre des affaires pour minimum 3 semaines.....
Mon Dieu, je n'en imaginais pas tant. Une semaine, ok, j'aurais compris, mais trois ? Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de mes journées ?
Comment ça va se passer ? Est-ce qu'il y aura des personnes comme moi, ou juste des cas totalement différents ? Est-ce que je vais faire des rencontres qui vont m'aider ou au contraire, me faire chuter ?
J'avoue j'ai super peur, et que j'appréhende l'entrée là bas. Mais une autre part de moi aimerait que ça arrive le plus vite possible...
Parce que je suis bien obligée de m'avouer que je suis à bout. Que je n'en peux plus et que tôt ou tard, je vais finir par faire une connerie.
Et c'est pas le but.
C'est pour ça que j'ai accepté.
Mais ça ne m'empêche pas de redouter la chose, car même si j'ai envie de guérir mon côté dépressif et mon anorexie, je refuse toujours catégoriquement de grossir, mes 38kg me conviennent !
Même si évidemment on me dit de prendre AU MINIMUM 7kg... c'est juste impossible pour moi, non non, je ne peux pas, désolée.
Bref.. Je n'ai pas grand chose de beau à dire. Je suis fatiguée, car je n'arrive pas à dormir, je me comporte comme un zombie, je fais les choses parce qu'elles doivent être faites, pas par envie, je fume, je prends des médicaments, bref, je touche le fond, et je me retrouve souvent, tard, vers les 3h du matin, sur la cuvette des toilettes en train de pleurer.
Je suis usée.
J'ai besoin d'une délivrance...
Jeudi 25 juillet 2013 à 13:51
Hier, j'étais au bout du rouleau.
J'ai fais une crise de boulimie. Du riz, du gruyere, de la crème fraiche, tout ça bien mélangé et engouffré à la vitesse de la lumière. Et bon Dieu, ce que je m'en suis voulue. Donc naturellement... Je suis aller rendre...
Mais c'était pas comme mes crises de d'habitude. Celle-ci était différente. J'étais lassée, épuisée, j'ai surtout traîné ma carcasse de la cuisine aux toilettes pour vomir.
Je ne sais pas comment mettre les mots justes sur mon ressenti. Toujours est-il que je sais, au fond de moi, que j'étais à bouts et que si je ne me relevai pas vite, j'allais vraiment en mourir.
Cash. C'est la vision qui m'est venue en tête. Moi, morte, étalée sur le carrelage, épuisée à en crever pour avoir essayé de vomir du riz.
Alors, déprimée, j'ai envoyé un SMS tout bête à mon frère, pour savoir si il n'y avait pas un moyen pour moi d'être.. aidée avant le 14 août. Car je sais, je sais au fond de moi que je ne tiendrais pas. Je sais que je suis incapable d'attendre si loin, quand je me regarde errer de pièces en pièces, manger et me diriger vers les toilettes, quand j'écoute mes pensées, horriblement noires et toutes me demandant de disparaître...
Je sais qu'il faut m'aider MAINTENANT. Car j'en ai encore une once de volonté. Sinon, je sais que... je finirais par faire une connerie.
Désolée si je choque, mais je dis les mots comme ils me viennent, je vous livre simplement mes pensées les plus profondes.
Tout ça pour en venir au but : J'ai eu rendez-vous hier à 17h à la clinique de Ker Yonnec, dans le 89.
La dame qui m'a reçue a confirmé la nécessité d'une admission d'urgence, et on m'appelle dès qu'une chambre se libère, c'est à dire soit aujourd'hui, soit demain, et on commence "le traitement".
Je ne sais pas comment je me sens. J'ai envie de pleurer, je préférerai rester à la maison et mourir ici, dans mon lit, entourée de mes souvenirs et d'une absence marquée au fer rouge, mais d'un autre côté, je suis soulagée, soulagée de partir de cet endroit, de ne voir plus personne, d'être entourée de gens nouveaux qui m'aideront, mettrons des mots que je n'ai pas réussi à poser sur mes problèmes.
Enfin bon...Voilà où en sont les choses aujourd'hui. Je prépare actuellement "mon sac", j'ai le droit à mon portable et à mon ordinateur, c'est déjà ça de prit, maintenant je dois aller à la mutuelle et faire toutes les démarches nécessaires à mon admission très très proche maintenant...
Merci à vous qui me lisiez, merci pour vos commentaires, je tenais juste à le dire...
Souhaitez moi bon courage.
Parce que j'ai peur...
Et je ne veux plus ressembler à ça ...