x-Ael-x

De l'autre coté de la porte

Mardi 23 juillet 2013 à 13:03

 C'est devenu tellement, tellement dur.

Surtout avec cette chaleur écrasante, étouffante, tant attendue pour les autres mais si destructrice pour moi.


Quand il fait chaud, c'est bien connu, on a moins faim. Alors déjà que je n'avais pas très faim avant, mais là, c'est pire. Je peux passer ma journée sans bouffer et sans en éprouver le besoin, mais le pire, c'est que je n'en ai aucune envie.

Je n'arrive même pas à m'hydrater, comme il est conseillé de faire. Je ne bois pas mon 1,5L d'eau par jour je n'y arrive pas, je n'ai pas soif, je trouve que l'eau n'a pas de goût ou pire, a le goût de rien du tout, c'est une sensation tellement étrange que ça me rebute.

Tout ça accumulé au fait que je ne trouve pas le sommeil, et bien je ressemble à un zombie, un truc laid qui se déplace juste du lit au canapé, tellement le reste paraît impossible.

Je suis une loque, je n'ai envie de rien et besoin de rien, tout ce que je veux faire c'est rester cachée dans mon lit, mais même ça je peux pas le faire, non, car il fait trop chaud ! N'importe quelle position est un supplice, j'ai mal au dos, je suis fatiguée, j'aimerais dormir mais je ne peux pas.

Et en boucle, dans ma tête, les mêmes pensées vont et viennent, plus fortes à chaque fois :

"Si seulement je pouvais mourir ici, tout serait plus simple."
"Oui, mais je l'aime encore..."
"Oui, mais il ne t'aime plus."
"J'ai envie d'une pâtisserie...Avec pleeeeeeeeeein de crème dedans !"
"Oui, mais si tu la manges, tu vas grossir."
"Je ne veux pas grossir"
"Je ne veux pas grossir"
"Je ne veux pas grossir"
"Je ne veux pas grossir"


Alors je me demande quand est-ce que tout cela prendra fin, peu importe la manière, la mort, la guérison, je n'ai pas de préférence, c'est moche à dire, moi du moment que cette conne me fout la paix, je suis prête à accepter l'issue de la bataille, que ce soit ma défaite ou ma victoire...
Mais j'ai besoin d'être délivrée, j'éprouve ce besoin intense d'être sauvée.
Je pense qu'au fond je veux guérir, je veux vivre, mais je suis seulement incapable d'y parvenir, parce que trop seule, trop perdue.


Alors en attendant, je fais toutes les bétises imaginables pour essayer de me sentir vivante, ou au contraire, pour ne plus rien ressentir du tout...

Drogues....Somnifères...  Rencontres avec n'importe qui n'importe où... (Par contre je tiens à le préciser, personne NE ME TOUCHE et je ne TOUCHE PERSONNE... je ne suis pas encore devenue une pute, rassurez-vous, et désolée si le terme choque)

J'essaye de trouver des choses pour pimenter ma vie, me donner envie de me battre et de lutter, mais je réalise qu'au final tout ce que je trouve, c'est des raisons de m'enfoncer un peu plus....


Je suis épuisée.... 


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Dimanche 21 juillet 2013 à 0:17

 J'ai l'impression d'être ailleurs.

Loin de tout, inatteignable, intouchable. Plus haut. Enfin, en tout cas, plus ici. Je sais pas comment l'expliquer.

Je me réveille, mange mes céréales. Reste au lit toute la journée. Je regarde des reportages sans les regarder. Je lis sans lire. Je vois sans voir.
Et puis je vais me coucher.

Et ça recommence le lendemain. Mes journées se ressemblent, pathétiques, et j'ai juste l'impression de regarder la scène. 

Je suis incapable de changer les choses !!

Vendredi 19 juillet 2013 à 1:34

 De retour après une longue absence...

Effectivement j'étais partie en vacances avec ma mère, histoire de changer d'air, de penser à autre chose, de m'alléger l'esprit...


Je viens tout juste de rentrer. Bilan : Une catastrophe, une bombe nucléaire, un tsunami géant en pleine face.

Rien ne me plaisait, rien ne m'amusait, rien ne me donnait envie... J'ai juste suivi le mouvement.

Et puis les moments où j'me sentais tellement en dehors, extérieure à tout ça, où j'étais là sans être là.

Tous les soirs, mes larmes coulaient silencieusement.


Pourquoi ? Simplement parce qu'il m'était insupportable de me voir en maillot de bain, trop complexée par ce corps qui me dégoûte.

Et la vision de ces filles parfaites, qui le savent et se pavanent sur la plage, confiantes, sûres d'elles.

Ce rêve que je n'atteindrais jamais, ce but que je me fixe depuis une éternité, un oasis que trop absent dans un désert.


Il n'en fallait pas plus pour que l'anorexie revienne, que cette voix redouble de puissance pour prendre le dessus... Et le fracas.

J'ai sauté le repas du midi tous les jours prétextant la chaleur. Je ne mangeais que de petites salades. Chaque calorie avalée comptée, analysée, consciencieusement décryptée.

J'ai évité les gaufres, les crêpes. J'ai mangé des glaces à l'italienne, mais non sans culpabilité, chaque fois, je regrettais de l'avoir mangé alors je passais le reste de la soirée plongée dans mon silence, dans ma peine, ma honte et mon désarroi.

J'ai pris des laxatifs car je savais que je ne pouvais pas vomir, ma mère étant avec moi. La honte est pire encore.

J'ai erré comme ça pendant toutes mes vacances, souriant pour faire plaisir à ma mère, donner le change.

Alors que je n'en pouvais plus, et elle n'était pas dupe.

Elle a su. 


L'issue était inévitable... L'hospitalisation est décidée. On en parlera à mon médecin le 14 août lors de mon rendez-vous.



Je viens tout juste de rentrer de tout ça. J'ai voulu mettre les photos prises lors de ces vacances sur mon ordinateur pour les regarder, et l'effet boomerang s'est produit..


J'ai constaté à quel point j'étais laide. Maigre, avec un air malade. Je suis tout sauf ce que je voulais être.

Et je ne peux m'empêcher de pleurer, je touche le fond, je n'ai plus le courage ni la volonté de me battre.

Pour quoi, pour qui, dans quel but je devrais guérir ? Je n'ai personne, rien, rien pour moi sauf l'anorexie qui est là et qui hurle dans mon crâne.


Je n'ai plus le courage, je suis à bouts, alors je pleure, pleure.....






Pourquoi ?



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Quelle horreur..

Mardi 2 juillet 2013 à 13:53

 Putain ! 

Je sais que c'est mal, et que ça m'aidera pas !

Je sais que c'est du n'importe quoi, que j'étais SI BIEN partie !


Pourquoi il faut que cette phrase me hante et tourne dans ma tête ?

Et pourquoi, alors que je suis levée depuis 7h30 et que j'ai mangé mes céréales depuis belles lurettes, pourquoi je n'ai pas encore mangé mon repas du midi ?


Pourquoi est-ce que j'attends ? J'attends quoi au juste ?


Léa ressaisis-toi bordel !!


Mais je n'y arrive pas...

Me dire d'aller manger.. Je n'ai même pas faim !



"T'as repris des formes".... MAIS GARDE LES TES PUTAINS DE FORMES, JE N'EN VEUX PAS !!!




Quand on me dit ça, j'ai cette image de moi dans la tête (oui oui, c'est bien moi sur la photo)...
 ET JE NE VEUX PAS :( !
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Lundi 1er juillet 2013 à 22:21

 Bon... Il y a peu j'arrivais à ne pas penser au poids... au fait que j'allais OBLIGATOIREMENT grossir puisque je mange...


Mais bon.. Même une phrase toute mignonne, encourageante et anodine peut virer au drame et rendre tout ça catastrophique...


"t'as repris forme."





Je pensais pas que je grossirai, reprendrais "forme" si vite.

Et ça me fait peur.

Et je suis dégoûtée.

Et je m'en veux.

Et je culpabilise.

Et je me dis que demain, je mangerai peut-être un peu moins.



J'ai envie de pleurer ma haine contre moi.


Je n'y arriverai pas... 


 

Aidez moi ....

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