AVANT TOUTE CHOSE, AVANT DE LIRE CET ARTICLE OU MÊME MON BLOG, JE TIENS VRAIMENT A DIRE QUE JE NE SUIS PAS ICI POUR FAIRE L'APOLOGIE DE MA MALADIE. Les pro-anas me débectent, choisir ce mode de vie alors que c'est une maladie mortelle et horrible à supporter, je ne comprends pas ces personnes là. Je tiens vraiment à le redire, car je ne veux pas qu'on prenne mon blog pour ce qu'il n'est pas : ce n'est que mon journal intime, qu'un bout de ma vie avec cette foutue maladie, et en aucun cas un exemple à suivre. Une fois cela bien clair, vous pouvez lire mes écrits, j'en serais ravie.
Je vais aborder un des sujets les plus sensibles chez les personnes atteintes de TCA...
Il s'agit des périodes où on perd totalement le contrôle de nous-même. Les gens n'existent plus, nous n'existons plus, seule compte la nourriture.
Elle, est elle seule.
Les crises.
Parce que bien entendu, même si je suis anorexique (c'est toujours relativement énervant à écrire, bordel...), il y a des périodes où je vais craquer.
Sauf qu'un craquage, pour moi, ce n'est pas la même chose que pour vous.
Vous, vous dites que vous faites un excès quand vous mangez un gâteau, des bonbons ou un plat trop calorique.
Moi, mon craquage, ça consiste en une vraie orgie de nourriture.
Parce que bon, j'ai beau faire la fière, la belle, celle qui ne souffre pas des restrictions qu'elle s'impose, c'est bien sûr du pipeau.
Y'a des jours où je vais très bien supporter de ne pas me nourrir ou alors de m'alimenter très peu, juste parce que ça va être, dans ma tête et pour ma maladie, une nouvelle victoire sur mon ancienne obésité.
Et puis y'a les moments, où, je ne sais pas pourquoi, mais je vais avoir envie de BOUFFER. Soyons clairs, ce n'est pas une envie de manger, ou quoi, c'est vraiment bouffer.
Je vais descendre dans ma cuisine, et manger tout ce que je peux, sans aucun plaisir. Juste comme ça. C'est une pulsion. Je vais avoir envie de manger des pâtes, je vais me faire des pâtes, mais impatiente de vouloir soulager ce besoin, je vais aller fouiller dans le frigo, dans le placard pour dénicher un truc à manger en attendant que l'eau boue.
Et tout peut y passer, dans n'importe quel ordre et surtout, dans une quantité démesurée...
Les pâtes, les chips, les gâteaux, les yaourts, les fruits, les céréales, tout, tout et tout et surtout n'importe quoi.
Quand je suis comme ça, j'ai des rituels. En fait, à partir du moment où s'installent les TCA, on devient une personne avec des TOC, des manies, des choses qu'il ne faut pas bousculer.
Par exemple, quand je crise, il faut que ce soit devant Kaamelott. Pourquoi, j'en sais rien. Mais il faut. Ensuite, même si "je perds le contrôle", j'essaye quand même de le faire avec une certaine logique : ne manger que des aliments faciles à "rendre", et éviter tout de même les plus caloriques. L'anorexie me surveille, même en pleine crise de boulimie... Bah oui.
Je vais manger, manger, m'empiffrer jusqu'à n'en plus pouvoir, pour ensuite regretter d'avoir mangé autant, et vous connaissez la suite : j'irai aux toilettes, je rendrais ce que j'ai englouti (du moins la plus grande partie), et je remonterais pour continuer le train-train quotidien.
Sauf qu'après ça, je me sens comme une merde.
J'me sens vide, et bien entendu soulagée d'avoir recraché tout ça, mais je me sens pire que jamais.
Et après une crise, j'peux vous dire qu'on a qu'une envie : c'est pleurer, se demander pourquoi, pourquoi il faut que ça se passe comme ça, pourquoi est-ce qu'il faut que je mange autant, pourquoi même quand j'en avale une quantité aussi impressionnante, je n'éprouve aucun plaisir alors que ce sont sensés être des aliments que j'aime, pourquoi je fais ça,
Pourquoi pourquoi pourquoi...
Ces crises m'anéantissent. Parce que ça veut dire que je perds carrément tout contrôle de moi, que la maladie à prit REELLEMENT le dessus sur ma personne, et que je ne suis maîtresse de rien.
C'est con à dire, mais c'est comme ça.
J'en ai marre de cette maladie.
Et j'en ai marre des crises.